Module 1A La planification de l’aménagement d’un boisé

Introduction à la planification de l’aménagement d’un boisé

LEÇON 1. L’IMPORTANCE DE LA PLANIFICATION

Pourquoi la planification est elle importante?

Supposons que vous vous rendiez dans un endroit que vous ne connaissez pas. Vous n’êtes pas sûr de l’endroit exact où vous devez aller ni de la façon d’y aller. Les environs vous paraissent étranges et vous ne reconnaissez aucun des panneaux routiers.

C’est ce que représente l’aménagement d’un boisé sans planification.

Votre boisé est un endroit incroyablement diversifié. Il procure un habitat à des centaines d’espèces d’animaux, dont vous ne pouvez voir la majorité. La plupart d’entre eux sont cachés dans le sol sous vos pieds. Les racines des plantes y partagent l’eau et les éléments nutritifs avec de minuscules chapelets de champignons vivants. Ces associations contribuent à la santé de la forêt et font partie de ce qui fait d’une forêt une communauté vivante et dynamique. Lorsque les humains commencent à gérer des systèmes d’une telle complexité, il faut une planification soignée et une solide connaissance de la science de l’écologie.

Une fois que vous avez un plan en place, toutes les autres activités sur votre boisé commenceront à prendre un sens. Vous comprendrez plus clairement les façons par lesquelles votre boisé peut vous permettre d’atteindre vos buts environnementaux et économiques, et vous profiterez de votre boisé comme lieu de loisir, de renouveau spirituel et de solitude.

Une bonne planification constitue l’étape la plus importante de l’aménagement d’un boisé.

 

Premières étapes

Vous pouvez, à titre de propriétaire de boisé, parfaire infiniment vos connaissances en observant ce qui se produit sur votre boisé au fil du temps. Sortez et explorez votre boisé si vous le pouvez. Certaines essences d’arbres seront remplacées par d’autres au cours des décennies. La couverture vivante pourrait elle aussi changer et diverses espèces de la faune viendront et partiront. Les sols représentent la caractéristique la plus statique de votre boisé; une solide connaissance des sols peut vous aider à comprendre ce qui se produit au‑dessus du sol sur votre boisé.

Les propriétaires de boisés voisins peuvent fournir une aide précieuse. S’ils ont exécuté des travaux d’aménagement forestier, construit des chemins ou effectué l’entretien de lignes de démarcation, interrogez‑les à ces sujets. Ils peuvent souvent vous mettre sur la bonne piste en vous dirigeant vers des personnes « qui sont au courant »; ils peuvent aussi vous révéler dans quelle mesure ils sont satisfaits du travail qui a été réalisé.

Vous apprendrez dans le cadre du premier module du Cours à domicile sur les boisés comment planifier l’étape la plus importante pour la réalisation des objectifs de l’aménagement de votre boisé, de même que quels éléments devrait renfermer un plan d’aménagement de boisé.

La valeur de votre boisé va au‑delà de la dimension financière

Pourquoi possédez‑vous un boisé ou, si vous n’en possédez pas, pourquoi voudriez‑vous en posséder un? Cette question mérite beaucoup de réflexion. Il est rare que deux propriétaires de boisés partagent exactement les mêmes désirs et objectifs à long terme.

Certains propriétaires de boisés ont hérité de leurs boisés, ceux-ci ayant été transmis de génération en génération au fil des siècles, tandis que d’autres achètent un boisé sur un coup de tête. La vaste majorité des propriétaires de boisés en font l’acquisition quelque part entre ces deux extrêmes et il est important de comprendre les raisons pour lesquelles on est propriétaire d’un boisé.  

Si vous possédez des terres, vous rattachez probablement un certain ensemble de valeurs à votre propriété. La valeur d’un boisé dépasse souvent sa valeur économique aux yeux de la majorité des propriétaires de boisés. Certains propriétaires accordent une haute importance aux loisirs : leur boisé est un endroit où ils peuvent marcher, observer la faune, couper du bois de chauffage, ainsi que chasser et pêcher. D’autres recherchent la solitude et veulent s’évader de l’agitation d’une vie fébrile.

 

Les loisirs représentent une valeur essentielle pour nombre de propriétaires de boisés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nombreux propriétaires de boisés apprécient les défis que présente l’aménagement d’un boisé à de multiples fins. Ils aiment sortir et marcher dans les bois ou s’évader de leur travail quotidien, mais ils aimeraient tirer un certain gain financier des ressources qu’abritent leurs boisés.

Il peut être difficile de réaliser de nombreux objectifs en même temps. Un boisé est un lieu dynamique et en évolution constante qui regorge de vie et qui offre une foule de possibilités au propriétaire. Une planification avisée vous aidera à établir des objectifs et des priorités répondant aux valeurs qui ont de l’importance à vos yeux. 

L’observation des animaux sauvages est un point important pour la majorité des propriétaires de boisés.

 

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LEÇON 2. ADOPTION D’UNE ORIENTATION : LES BUTS ET LES OBJECTIFS

Introduction à l’établissement de buts

Les buts que vous visez au moyen de l’aménagement de votre boisé devraient directement refléter vos valeurs. 

Voici des exemples de buts qu’adoptent couramment les propriétaires de boisés :

Pour atteindre ces buts, le propriétaire foncier doit se doter d’objectifs qui, une fois mis en œuvre, devraient lui permettre de réaliser ses buts à long terme.

Voici des exemples d’objectifs permettant la réalisation de buts...

But 

Objectifs 

Une planification soignée générera un revenu de la récolte du bois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

But 

Objectifs 

 

But 

Objectifs 

 

But 

Objectifs 

 

Vous pourriez, à titre de propriétaire boisé, vous fixer plusieurs buts pouvant tous être accessibles. L’atteinte de certains objectifs exige toutefois des compétences techniques et « une certaine familiarité avec la forêt ». C’est pourquoi vous voudrez probablement consulter un spécialiste forestier avant de vous lancer dans une aventure ambitieuse pour réaliser vos buts. 

Pour partir du bon pied, il faut élaborer un bon plan. Ce dernier vous fournira une orientation et rattachera un but à votre action.

Coup d’œil sur vos ressources

La majorité des propriétaires de boisés reconnaissent qu’ils ont une propriété garnie d’arbres et fréquentée par des animaux sauvages. Des ruisseaux pourraient couler à travers le boisé; d’anciens chemins et sentiers pourraient y circuler; et différentes essences d’arbres pourraient croître dans certains endroits plutôt que d’autres. Certains propriétaires de boisés font de leurs boisés une passion de toute une vie s’instruisant sur les divers arbres et la couverture vivante présents, observant attentivement la faune et apprenant quels sont ses habitudes et ses habitats, et suivant des cours qui leur enseignent la façon d’abattre un arbre.

De nombreux propriétaires de boisés gèrent activement leurs propriétés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

D’autres propriétaires de boisés souhaitent gérer leurs boisés « sans s’impliquer activement ». Ils n’ont pas le temps ou la capacité d’apprendre tout ce qu’ils aimeraient apprendre au sujet de leurs boisés, ou ils pourraient simplement ne pas être intéressés.

Quel que soit le style de gestion du boisé du propriétaire, il demeure important de profiter de toute l’information et expertise pouvant être accessibles, notamment la consultation d’un spécialiste forestier. Le stade de la planification de l’aménagement du boisé est tellement crucial que vous pourriez en conclure que l’embauche d’un spécialiste forestier en vaut bien le coût.

Les autres propriétaires de boisés peuvent constituer de précieuses sources de renseignements et d’enthousiasme. Les entretiens avec ceux‑ci peuvent vous diriger vers maintes excellentes ressources à vos propres fins. L’adhésion aux associations locales de propriétaires de boisés procure des avantages uniques et enrichissants. Les journées champêtres sur les boisés sont populaires et peuvent réunir des propriétaires fonciers ayant les mêmes champs d’intérêt. Un tel réseautage fournit aux propriétaires de boisés d’excellentes possibilités de partager leurs connaissances et expériences.        

 

Les spécialistes forestiers

Les spécialistes forestiers possèdent la formation et l’expérience nécessaires pour la compilation d’un plan qui tiendra compte de vos buts et de vos objectifs ainsi que des meilleures façons de les réaliser.

Les spécialistes forestiers peuvent vous aider à déterminer les attentes les plus réalistes pour votre boisé, d’après les sols et les types de végétation, l’habitat faunique présent, et les rythmes de croissance et essences des arbres. Au besoin, ils peuvent estimer le volume et la valeur des produits ligneux, déterminer les meilleurs endroits où aménager des chemins, et trouver les lignes de démarcation du boisé.

La consultation d’un spécialiste forestier peut vous aider à atteindre vos buts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le coût de l’embauche d’un spécialiste forestier peut varier, selon vos besoins. De nombreux spécialistes s’appuient sur les services de consultation comme mode de subsistance : attendez‑vous donc à devoir payer les services que vous recevez. Le coût d’un plan d’aménagement détaillé peut varier entre plusieurs centaines de dollars et plus d’un millier de dollars. Des coûts supplémentaires pourraient être rattachés à la localisation des lignes de démarcation, à l’évaluation précise des valeurs du bois, à l’établissement d’un tracé des chemins sur le boisé et à la surveillance de l’aménagement des ponceaux et des ponts. Tous ces services coûtent de l’argent, mais il faut songer aux avantages dont vous bénéficierez. 

Le rapport établi entre un propriétaire de boisé et un spécialiste forestier peut durer longtemps et être productif. Un plan d’aménagement avisé repose sur une collaboration efficace; une fois qu’un spécialiste forestier connaît bien vos terres, il saura les aménager avec soin, comme s’il s’agissait de ses propres terres, mais en tenant compte de vos buts et de vos objectifs.

 

 

 

 

 

 

 

 

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LEÇON 3. CONSIDÉRATIONS SPÉCIALES VISANT LA PLANIFICATION

La majorité des propriétaires de boisés accordent une valeur particulière à différents aspects de leurs boisés. Les aspects ayant une valeur à leurs yeux méritent d’être examinés plus en détail parce qu’ils sont souvent étroitement liés aux caractéristiques physiques d’un boisé.

Les aspects en question comprennent :

Les écosystèmes forestiers

Les écosystèmes forestiers sont des communautés de végétaux ainsi que d’animaux et de leurs habitats. Chaque boisé abrite des écosystèmes forestiers interdépendants entre eux, mais suffisamment différents les uns des autres pour être considérés comme des communautés distinctes. L’identification et la classification des écosystèmes forestiers en Nouvelle‑Écosse est une initiative qui a pris de l’ampleur ces 20 dernières années.

L’échantillonnage de sols forestiers fait partie intégrante de la classification des écosystèmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La classification des écosystèmes forestiers (CEF) en fonction des facteurs relatifs à la végétation, au sol et au site a aidé les planificateurs forestiers à prédire le résultat des pratiques d’aménagement forestier. L’incorporation des principes de CEF dans les stades de planification de l’aménagement du boisé permettra aux propriétaires de boisés et aux spécialistes forestiers de comprendre l’efficacité et les limites des pratiques forestières sur les sites classifiés.  

L’unité de planification associée à la CEF à l’échelon des boisés est l’écosite. Chaque écosite possédera des caractéristiques uniques du point de la croissance des arbres et du rendement, des habitats fauniques présents, et de la biodiversité.

Les unités de CEF sont définies et décrites dans le contenu de certains plans d’aménagement de boisés. Ce genre d’information aboutira à une planification mieux éclairée de l’aménagement et à une certaine prévisibilité dans la mise en œuvre du plan. 

De nombreux spécialistes forestiers possèdent une formation en matière de classification des écosystèmes forestiers et peuvent incorporer cet élément primordial dans votre plan d’aménagement du boisé.

Le type de végétation, conjointement avec le type de sol, caractérise l’unité de CEF, appelée l’écosite.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les limites bien démarquées font de bons voisins

Chaque boisé est délimité par des lignes définissant les limites de la propriété. Certaines lignes de démarcation pourraient avoir été établies récemment, tandis que d’autres pourraient remonter à des siècles. Lorsque des lignes de démarcation de propriétés se recoupent, elles forment des points de rencontre ou des coins qui constituent des points cruciaux de référence pour les arpenteurs et les propriétaires fonciers.

Pour préparer un plan d’aménagement précis, il faut évaluer sur place l’emplacement et l’état des lignes de démarcation. Les descriptions des actes de transfert et les plans d’arpentage peuvent parfois aider à la localisation des lignes de démarcation si on peut trouver des indices d’établissement des lignes. Property Online, un service d’Accès Nouvelle‑Écosse, peut également s’avérer utile comme outil de localisation des lignes de démarcation de votre propriété par rapport aux autres propriétés ou à des particularités géographiques.

Les points de rencontre des lignes de démarcation d’un boisé devraient être identifiés clairement. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les lignes de démarcation doivent être bien entretenues, être bien marquées et être faciles à repérer. Avec le temps, les lignes deviennent envahies d’arbustes et obstruées par les arbres abattus par le vent. Il pourrait falloir un travail considérable pour retracer les lignes de démarcation après des décennies de négligence. Dans certains cas, un arpenteur‑géomètre agréé doit rétablir les lignes; si les points de rencontre des lignes sont disparus, l’arpenteur devra aussi rétablir les emplacements de ces derniers. Il est plus économique d’entretenir une ligne de démarcation que d’en rétablir une qui est disparue!

Les lignes de démarcation devraient être restaurées au moins tous les dix ans. La restauration des lignes pourrait nécessiter un débroussaillage le long de la ligne et un nouvel encochement des arbres au besoin. Prenez soin d’éviter de détruire les indices existants comme les anciennes entailles, les clôtures de fil métallique et de pierre ou les autres indicateurs d’une ligne de démarcation. Si un arbre nécessite un nouvel encochement, il faudra marquer l’arbre au‑dessus ou au‑dessous des entailles existantes. Le fil métallique peut être marqué au moyen de ruban de marquage.

Les lignes de démarcation du boisé devraient être bien marquées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les coins des propriétés sont parfois marqués au moyen d’un jalon de métal mis en place par un arpenteur agréé; le jalon pourrait être coiffé d’un capuchon en métal ou en plastique comportant un numéro de référence. Les coins peuvent également être marqués au moyen de poteaux en bois à quatre côtés et de tas de pierres. Il est absolument essentiel de préserver les indicateurs des coins. Si on en trouve à un endroit imprévu, il est recommandé de consulter un arpenteur agréé pour qu’il vérifie les preuves pertinentes existantes.

Le travail de dégagement d’une ligne de démarcation existante peut représenter un travail agréable. On peut utiliser une hache pour dégager les broussailles et marquer les arbres. Il faudrait marquer de peinture de couleur vive les entailles sur les arbres, mais seulement lorsqu’il est certain qu’elles représentent la limite exacte. 

Le plan d’aménagement du boisé devrait fournir une description de l’état de toutes les lignes de démarcation ainsi que des recommandations en vue de leur entretien. Les lignes de démarcation établies avec précision et bien entretenues procurent une paix d’esprit aux propriétaires de boisés – des deux côtés de la ligne! 

Il faut assurer un entretien régulier des lignes de démarcation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bon endroit où vivre : l’habitat faunique sur votre boisé

La majorité des propriétaires de boisés inscrivent les animaux sauvages au sommet de leur liste lorsqu’on leur demande de faire part de ce qui les intéresse. Le plan d’aménagement du boisé peut signaler les secteurs d’une propriété qui représentent déjà un bon habitat ou qui pourraient bénéficier d’interventions d’amélioration de l’habitat.

L’habitat destiné à la faune peut être amélioré sur les boisés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Même si le module 4 de la présente série traite de l’habitat faunique, voici un résumé rapide de particularités importantes de l’habitat qui pourraient figurer dans le plan d’aménagement de votre boisé.

 

 

 

Les pommiers représentent des espèces d’aimants qui attirent de nombreuses espèces d’animaux sauvages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les chicots constituent des éléments importants pour la faune.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les nichoirs aident les animaux sauvages qui nichent dans des cavités. Ce nichoir procure un site de nidification à des crécerelles d’Amérique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bel aspect : l’esthétique et votre boisé

Préférez‑vous un boisé qui a un aspect soigné, garni de rangées ordonnées d’arbres, où les broussailles sont peu abondantes? Ou aimeriez‑vous voir un boisé à l’aspect naturel et diversifié qui commence à avoir l’air d’une forêt vierge?

 

Certains propriétaires préfèrent un boisé ayant un aspect soigné.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La majorité des propriétaires de boisés tirent une fierté de l’aspect physique de leurs boisés. Si vous avez une préférence, celle‑ci devrait être considérée et notée dans votre plan d’aménagement. Dans nombre de cas, les particularités d’aménagement comme la superficie et la forme des parterres de coupe, la présence d’arbres éclaircis le long des chemins et l’absence d’ornières de matériel lourd contribueront au but esthétique d’un aspect soigné d’un propriétaire foncier.

L’esprit des lieux

Beaucoup de gens accordent de la valeur à l’image de sanctuaire ou de solitude qu’évoquent les forêts. Les propriétaires de boisés affectionnent souvent l’atmosphère paisible et la présence de la nature que leur procurent leurs boisés et ils passent une part de leur temps à marcher et à absorber la splendeur qui les entoure.

Les boisés peuvent représenter une source de solitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Paradis de retraite durant les vacances et les occasions spéciales, les boisés peuvent devenir des lieux d’évasion pour leurs propriétaires. Une bonne planification prévoira l’exécution des travaux à exécuter sur votre boisé pendant les moments où vous pourriez être moins enclin à le fréquenter comme sanctuaire spirituel.

La gestion intégrée des ressources

Il est important de se rappeler que rien n’existe de façon isolée sur votre boisé. Comme tous les êtres vivants sur votre boisé sont intimement liés les uns aux autres, le plan doit tenir compte de ces liens et les rattacher à vos valeurs et objectifs.

Même si la production de bois pourrait constituer l’un de vos objectifs, la croissance des arbres est liée à plusieurs facteurs. Ceux‑ci peuvent comprendre la teneur en humidité et la fertilité du sol, la présence d’insectes et de maladies, l’absence d’incendies causant des dommages, et les divers traitements sylvicoles pouvant accroître la croissance, la régénération et la qualité des arbres.

Il faut songer aux problèmes possibles d’insectes et de maladies dans le plan d’aménagement du boisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La gestion de toutes ces ressources d’une manière intégrée et durable améliorera la santé générale de votre boisé et vos objectifs seront plus susceptibles d’être atteints.

 

La certification du boisé

Dans le contexte de la demande sans cesse croissante de matière ligneuse, certains consommateurs optent pour l’achat de produits forestiers provenant de sources attestant que le bois a été produit au moyen de pratiques forestières durables. Ces consommateurs sont prêts à payer davantage pour leurs produits s’ils portent le logo d’une norme de certification reconnue.

 

La certification d’un boisé peut constituer une source de fierté pour les propriétaires de boisés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Certains propriétaires de boisés de la Nouvelle‑Écosse ont choisi d’obtenir une certification de leurs boisés de la part d’un tiers afin d’améliorer leur accès aux marchés préférant les produits ligneux certifiés. Chaque propriétaire de boisé doit soupeser les coûts et les avantages de la certification en fonction de ses besoins.

Les propriétaires de boisés de la Nouvelle‑Écosse disposent d’un choix en matière de normes de certification : le Forest Stewardship Council (FSC) ou l’Association canadienne de normalisation (CSA). L’exploration des normes de certification se situe au‑delà de la portée du présent module. Pour ce qui est de la planification, toutefois, les normes exigent des plans d’aménagement fournissant des détails différents, mais ayant une portée et une conception similaires.

 

 

 

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LEÇON 4. LE PLAN D’AMÉNAGEMENT DE VOTRE BOISÉ

La collecte de données sur le boisé : les outils du métier

L’information au sujet de votre boisé peut être recueillie d’un certain nombre de façons. On peut obtenir des renseignements utiles en examinant des cartes géographiques ou des photographies aériennes, mais il faut marcher sur la propriété pour recueillir d’autres données. On appelle ce genre d’exercice un inventaire. Faire l’inventaire d’un boisé n’est pas compliqué, mais la collecte des renseignements importants au sujet de vos peuplements forestiers vous munira de connaissances avantageuses sur la façon dont votre boisé peut être aménagé.

Il est important de réaliser un inventaire du boisé pour déterminer vos ressources.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On note également les caractéristiques générales de croissance et les conditions du terrain de chaque peuplement. Dans les plans plus détaillés, comme ceux incorporant la classification des écosystèmes forestiers, on précise en outre les types de sols et les types de couvertures vivantes.

Voici quelques outils et instruments utilisés pour la collecte de données sur les boisés.

 

Les photographies aériennes

Faciles à obtenir des six bureaux de Service Nouvelle‑Écosse et Relations avec les municipalités de la province, les photographies aériennes peuvent fournir une perspective unique de votre boisé. Les emplacements des chemins, des marécages, des secteurs déboisés et d’autres particularités peuvent facilement être repérés sur les photographies aériennes.

Exemple de photographie aérienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nouvelles photographies de la majorité des secteurs de la province sont produites tous les dix ans. En 2007, on a réduit l’échelle des photographies aériennes de 1/10 000 à 1/12 500. Certaines régions de la province demeurent seulement disponibles à l’échelle photographique antérieure de 1/10 000.

Dans le contexte de la foresterie, on peut identifier des arbres individuels sur les photographies aériennes; les interprètes compétents de photographies peuvent déterminer les essences d’arbres ainsi que la hauteur et le volume des peuplements forestiers.

Une autre source d’images aériennes est Google Earth, qui est une ressource Web gratuite (www.googleearth.com). Même si la résolution des images de Google Earth est inférieure à celle des photographies aériennes provinciales, on peut souvent y repérer l’emplacement général des lignes de démarcation, des chemins, des parterres de coupe et d’autres particularités. Google Earth peut également fournir à l’utilisateur un excellent portrait du paysage environnant et un point de vue « planétaire ».

Les photographies aériennes permettent d’économiser du temps et des efforts de marche, en particulier sur les boisés de vaste superficie ainsi que lorsque les déplacements sont limités par la neige profonde. Les photographies aériennes constituent, à titre d’outils de référence, des éléments faisant partie intégrante du plan d’aménagement du boisé.

 

Le clinomètre  

Également appelé un hypsomètre ou un Suunto, cet outil sert à mesurer la hauteur des arbres. Il est essentiel de connaître la hauteur des arbres pour déterminer le volume d’un arbre ou d’un peuplement forestier, ainsi que pour calculer la capacité de croissance des arbres sur le site. Le clinomètre permet de mesurer l’angle entre le sommet et la base d’un arbre lorsque l’utilisateur se trouve à une distance fixe de l’arbre. L’instrument peut également servir à mesurer la pente du terrain, une notion essentielle lors de la planification des emplacements des chemins du boisé.

Clinomètre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sonde de Pressler

L’insertion d’une extrémité de ce tube creux à l’intérieur d’un arbre pour l’extraction d’une carotte de bois permet à l’utilisateur de compter les cernes d’une section transversale et de déterminer l’âge d’un arbre. On peut également calculer le rythme de croissance de l’arbre

Sonde de Pressler.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le ruban diamétrique

D’un aspect similaire au ruban à mesurer normal, le ruban diamétrique est marqué de graduations qui permettent à l’utilisateur de mesurer le diamètre d’un arbre en enroulant celui‑ci du ruban. Il est important d’obtenir le diamètre d’un arbre pour déterminer son volume et à des fins de commercialisation, par exemple pour le mesurage des billes de sciage. On peut également obtenir le diamètre d’un arbre, généralement déterminé à 1,3 m (4 pi) au‑dessus du niveau du sol, au moyen d’un compas de calibre conçu pour le mesurage des arbres.

Ruban diamétrique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dispositif du système mondial de localisation (GPS)

La collecte de données au moyen d’un dispositif GPS permet à l’utilisateur de facilement repérer l’endroit où il se trouve et de recueillir les coordonnées de particularités données comme les points de rencontre des lignes de démarcation, les mares printanières, les chemins et sentiers du boisé, et d’autres points d’intérêt. Il permet également le mesurage des superficies des peuplements, ce qui aide infiniment à l’établissement du plan des travaux et à la soumission d’une demande d’aide financière pour la sylviculture. 

Il est possible de télécharger des cartes géographiques dans certains modèles de dispositifs GPS et de vérifier l’exactitude des lignes de démarcation et d’autres particularités. Le coût des dispositifs GPS peut varier de quelques centaines de dollars à plusieurs milliers de dollars.

L’information d’un dispositif GPS peut être transférée dans un ordinateur à des fins de cartographie et de mesurage.

Dispositif GPS portatif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le prisme  

On utilise un prisme, fabriqué de verre biseauté, pour déterminer la surface terrière d’un peuplement d’arbres. On peut ensuite utiliser la surface terrière pour calculer le volume du peuplement. La surface terrière peut également être mesurée au moyen d’une jauge angulaire ou d’un relascope.

 

Prisme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les spécialistes forestiers utilisent d’autres outils à des fins spécialisées, mais les instruments essentiels sont décrits ci‑dessus. La majorité des spécialistes forestiers utilisent une carte géographique et une boussole la première fois qu’ils visitent un boisé et il demeure essentiel de savoir utiliser de tels outils.

 

Intégration de tous les éléments pertinents

Le plan d’aménagement du boisé n’a pas besoin d’être compliqué, mais il doit renfermer les renseignements minimums essentiels aux prises de décisions en fonction de vos buts et objectifs. Le présent chapitre décrit les éléments en question.   

 

Les buts et les objectifs du propriétaire du boisé

Nous avons traité de ceux‑ci dans le chapitre 1 : ils représentent sous de nombreux rapports les aspects les plus importants du plan d’aménagement du boisé. Les buts et les objectifs du propriétaire du boisé devraient être précisés au tout début du plan et le reste du plan devrait y faire référence.

 

Carte géographique ou photographie aérienne du boisé

La carte du boisé est sans doute, à titre de document de référence graphique, l’outil le plus fréquemment utilisé dans le plan d’aménagement du boisé. Une carte bien détaillée mettra en relief les secteurs du boisé où des traitements sont recommandés et elle indiquera les emplacements des cours d’eau, des chemins et des lignes de démarcation.

 

Exemple d’une carte de boisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La description du boisé et des peuplements

Le plan d’aménagement du boisé renferme des descriptions de chacun des peuplements, lesquels peuvent représenter quelques peuplements à plus d’une douzaine de peuplements. Ils peuvent varier du point de vue de leur composition taxinomique, de l’âge moyen et de la hauteur des arbres, ainsi que des conditions du terrain, notamment le type de sol et la teneur en humidité.

La description de chaque peuplement sur votre boisé devrait faire mention des éléments qui suivent : 

La description d’un boisé pourrait également renfermer des notes sur l’habitat faunique et la présence de particularités importantes, comme les arbres résiduels et les blocs rocheux en surface.  

Un peuplement est considéré comme équienne si la majorité des arbres du peuplement sont d’un âge similaire. S’il comporte au moins trois classes d’âge, il s’agit d’un peuplement inéquienne. La structure par âge d’un peuplement devient un aspect très important lorsqu’on considère des options de sylviculture.  

Le tableau 1 fournit un exemple de description de peuplement possible.

Tableau 1. Exemple de description de peuplement

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les descriptions de peuplements sont généralement résumées sous la forme de tableaux fournissant les renseignements essentiels à l’aménagement du boisé. Le tableau 2 constitue un exemple de tableau descriptif de boisé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’aménagement inéquienne

Le propriétaire d’un boisé peut opter pour l’aménagement inéquienne du boisé. Un peuplement inéquienne produit des volumes de bois à des intervalles relativement courts (10 à 15 ans) à perpétuité. Un aménagement attentif maintiendra une couverture arborée continue.

Peuplement inéquienne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De nombreux points doivent être considérés dans la planification de l’aménagement d’un boisé inéquienne. Ce genre d’aménagement ne convient pas à tous les endroits : l’exposition au vent et la présence de sols drainés de façon imparfaite accroissent le risque de chablis dans les peuplements inéquiennes. Votre spécialiste forestier pourra vous fournir des conseils vous précisant si une telle option d’aménagement convient à votre boisé.

Les recommandations de traitements pour les peuplements

Il est important de se rappeler que les recommandations visant votre boisé ne sont que des recommandations. Le spécialiste forestier recueille l’information dont il a besoin pour formuler des recommandations raisonnables quant aux traitements qui amélioreront votre boisé pour que vos objectifs soient atteints – qu’il s’agisse de la production de matière ligneuse, d’un habitat faunique, du maintien d’un sanctuaire personnel ou de toutes ces valeurs.

Les spécialistes forestiers possèdent une connaissance intime de l’écologie forestière, c’est‑à‑dire des caractéristiques de l’évolution passée et des modes de croissance de chacune des essences, y compris leurs sites de prédilection, leur reproduction et leur forme physique.

Le tableau 3 présente un exemple de recommandations de traitements pour un peuplement particulier. 

 

Tableau 3. Exemple de recommandations pour un peuplement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une récolte partielle contribue à maintenir des peuplements inéquiennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les chemins et les ouvrages de franchissement de cours d’eau

Les chemins font partie intégrante d’un aménagement avisé du boisé; chaque plan devrait comporter un tracé détaillé des voies d’accès. La construction ou la réfection des chemins d’accès forestiers peuvent s’avérer dispendieuses, mais il peut également s’agir de fonds bien investis. Les activités de récolte nécessitent des secteurs d’empilement du bois où les camions grumiers peuvent se rendre.

Une réglementation rigoureuse régit l’aménagement des ponceaux et des ponts des chemins forestiers. Même les ouvrages temporaires nécessitent des permis qui assureront la construction et la documentation adéquates des ouvrages de franchissement des cours d’eau. Tous les cours d’eau devraient être indiqués sur la carte de votre boisé et il faudrait préciser les endroits où se trouvent les ouvrages de franchissement, c.‑à‑d. les ponceaux ou les ponts de dimensions adéquates.

 

Le plan d’aménagement du boisé regroupe tous les éléments requis à l’intention du propriétaire foncier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le sommaire du plan d’aménagement : l’intégration de tous les éléments pertinents

Cette section du plan d’aménagement devrait montrer comment le plan prévoit accomplir vos objectifs. Si, par exemple, vous souhaitez maintenir une approche d’aménagement inéquienne sur votre boisé, le sommaire devrait décrire comment une telle démarche pourrait être possible.

Le sommaire devrait également recommander une mise à jour du plan d’aménagement cinq ou dix ans plus tard, selon le degré et les types d’activités prévues ainsi que les buts du propriétaire du boisé. Si vous avez des buts à long terme dont la réalisation pourrait prendre 30 à 40 ans (une période relativement courte dans l’aménagement d’un boisé!), il sera essentiel d’effectuer périodiquement des mises à jour de votre plan. Si vous pouvez consulter le même spécialiste forestier au fil du temps, vos objectifs d’aménagement seront probablement plus cohérents.

Finalement, ne vous laissez pas intimider par l’ampleur de votre plan d’aménagement. Les forêts sont des endroits complexes abritant des écosystèmes diversifiés, susceptibles aux humeurs des saisons et assujettis aux besoins particuliers de la faune. Le soin consacré à la rédaction de votre plan d’aménagement transparaîtra dans la santé et la vitalité de votre boisé ainsi que dans votre enthousiasme de bien le gérer.

Une bonne planification aboutit à de bonnes prises de décisions et à des activités convenant au boisé.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La tenue de dossiers

Avec le temps, les activités associées à votre boisé commenceront à ressembler aux transactions d’une petite entreprise. Le boisé pourrait produire des revenus qui nécessiteront un suivi aux fins de l’impôt sur le revenu et il pourrait occasionner des coûts (notamment le plan d’aménagement) qui pourraient servir de déductions. À l’instar d’une entreprise, les activités menées sur votre boisé doivent être rattachées à un plan, semblable à un plan d’affaires. Un équilibre attentif assurera l’atteinte de vos buts – financiers, environnementaux et personnels.

 

Prochaines étapes : donner suite à votre plan

Un plan a seulement une valeur s’il encourage l’action. Si le plan d’aménagement du boisé est difficile ou impossible à mettre en œuvre, les frais et le temps investis dans son élaboration constitueront un gaspillage.  

Les bons plans sont pratiques et stimulants. Un plan d’aménagement bien structuré et progressif devrait inciter le propriétaire du boisé à agir en donnant suite aux recommandations de traitements conseillés pour le boisé et en accomplissant les autres activités requises. Il pourrait falloir obtenir des permis avant de franchir des cours d’eau et certains milieux humides pourraient nécessiter des approches spéciales ou devoir entièrement être évités. 

Considérez votre boisé comme l’endroit spécial qu’il constitue. Pensez aux millions d’animaux qui vivent dans le sol, à la faune qui dépend des soins que vous accorderez à son habitat et aux ressources en eau qu’il faut protéger. Pensez aux possibilités que votre boisé offre à votre famille, à vos descendants et au reste de la société. Finalement, pensez à la responsabilité que vous confèrent la propriété et l’aménagement d’un boisé.

Vous pouvez aménager adéquatement votre boisé au moyen d’un travail assidu et pertinent. Le soin consacré à la rédaction de votre plan d’aménagement transparaîtra toutefois dans la santé et la vitalité de votre boisé ainsi que dans votre enthousiasme de bien le gérer.

 

 

 

Module 1A: Questionnaire del la lecon 4

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PLANIFICATION VISANT LE LIEU D’UNE ANCIENNE DEMEURE : ÉTUDE DE CAS

La famille Pelly possède un boisé de 160 acres (64,8 ha) dans le comté d’Antigonish. Les membres de la famille se rendent sur le boisé quatre ou cinq fois par an, principalement à des fins de loisir. Un petit chalet devient un paradis confortable lorsqu’ils effectuent le déplacement à partir de leur foyer à Halifax. Peter et son épouse Ellen aiment la solitude que l’ancienne propriété agricole procure.

Descendant direct d’une famille acadienne qui s’était établie dans cette région vers la fin des années 1790, Peter s’intéresse énormément à son patrimoine. Ellen est elle aussi de descendance acadienne. Leur fille Ann‑Eve a mentionné qu’elle aimerait un jour habiter sur les lieux de l’ancienne demeure.

Les Pelly sont une famille occupée. Peter et Ellen travaillent tous deux à temps plein dans la ville et Ann­‑Eve est une élève du secondaire active au sein d’un certain nombre de sports. Les visites que la famille effectue à l’ancienne propriété agricole représentent une pause rafraîchissante au sein de leur rythme de vie frénétique.

Leurs fins de semaine à l’emplacement de l’ancienne demeure sont toujours plus poignantes lorsqu’ils effectuent une visite au minuscule cimetière de trois pierres tombales se trouvant non loin du camp que Peter a construit au cours des années 1980. Le grès qui s’érode et les noms qui s’effacent lentement leur rappellent leurs liens avec cette parcelle de terre.

Les boisés bien aménagés contribuent à des paysages sains

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Pelly aiment surtout se rendre sur la propriété le printemps, lorsque la saison de pêche à l’omble de fontaine ouvre pour deux semaines et que les éthyrones d’Amérique violets longent les fossés en bordure du chemin. À ce moment de l’année, quelques parcelles de neige restent accrochées aux endroits ombragés et tout a une odeur fraîche, comme si l’hiver avait purifié la terre. 

L’automne, Peter demeure souvent dans la cabane durant au moins une semaine. Il prend un chevreuil dans l’ancien verger presque tous les ans et il cueille toujours un boisseau ou deux de pommes qu’il rapporte ensuite chez lui.

Les rares occasions où la famille s’est rendue sur la propriété en hiver, les Pelly ont été agréablement surpris de découvrir que les anciens chemins constituaient des pistes de ski de fond parfaites. Vers la fin février, ils ont souvent entaillé quelques érables à sucre longeant le chemin et préparent de petites cuvées de sirop.

Comme les anciens champs sont en train de retourner à l’état de forêt et que certains secteurs du boisé présentent des signes de chablis, Peter a essayé de nettoyer les arbres qui sont tombés, mais le travail est devenu trop colossal. Il est en train de perdre la maîtrise du boisé et ses visites de deux ou trois jours ne sont jamais suffisantes pour lui permettre d’accomplir tout ce qui doit être fait.

Les Pelly ne savent pas trop ce qu’ils doivent maintenant faire. Leurs visites agréables de jadis ont commencé à se transformer en fins de semaine fastidieuses leur offrant peu de temps pour s’asseoir et se détendre.

Le dendroctone de l’épinette peut être une cause de mortalité parmi les épinettes blanches.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après s’être entretenu avec un ami qui lui a vanté les avantages de faire partie d’une organisation locale de propriétaires de boisés, Peter a décidé qu’il pourrait s’agir d’une excellente façon d’obtenir quelques conseils avisés. Il a téléphoné à un représentant de l’association qui lui a mentionné qu’une excellente façon de commencer serait de préparer un plan d’aménagement du boisé. Le coût d’un plan, quelques centaines de dollars, semblait un prix minime à payer pour obtenir de bons conseils.

Un technicien forestier agréé a rencontré la famille sur le boisé lors de leur visite suivante. Francis leur a affirmé qu’il avait rédigé plus d’une centaine de plans d’aménagement à l’intention de propriétaires de boisés de l’Est de la Nouvelle‑Écosse. Sa formation et son expérience ont transparu dans la facilité avec laquelle il a traité des options auxquelles les Pelly pourraient souhaiter songer. Dès le moment où Francis a commencé à parler, les Pelly ont été convaincus qu’ils avaient pris la bonne décision en communiquant avec l’association des propriétaires de boisés.  

Un aspect d’une importance fondamentale de la planification, a fait observer Francis, sont les buts et les objectifs des Pelly. S’ils ont des buts et des objectifs réalistes, il y aura toujours un moyen d’aller de l’avant.

Peter et Ellen ont trouvé difficile de définir leurs buts à long terme. Ils consacraient la majorité de leurs visites sur le boisé à accomplir tout ce qui devait être fait – comme réparer le seuil de la porte du camp, dégager les arbres que le vent faisait tomber en travers du chemin ou remplacer le gravier qui semblait disparaître du chemin. Comment pouvaient‑ils penser aux besoins à long terme quand ils avaient tellement à faire?

Francis a expliqué qu’un plan d’aménagement réduirait les préoccupations qui leur semblaient une source constante d’angoisse. L’adoption de buts à long terme, a‑t‑il expliqué, les aiderait à établir des priorités dans les tâches devant être exécutées à court terme.

Il avait raison. Dès le moment où la famille a demandé à Francis de préparer un plan d’aménagement du boisé, les Pelly sont devenus motivés et ont mieux su comment s’organiser.

Ils ont commencé à réfléchir à ce qui constituerait des buts réalistes pour les dix années à venir. Comme Ann‑Eve comptait fréquenter l’université sous peu, leur objectif était de générer 5 000 $ du boisé en l’espace de deux ans. Ils voulaient également prendre les meilleures mesures possible pour maintenir le boisé sain et productif. Peter voulait continuer à profiter de possibilités de chasse, tandis qu’Ellen était toujours ravie de pouvoir utiliser du bois de chauffage pendant leurs séjours au camp.  

Lorsqu’ils entreprirent de retrouver les lignes de démarcation, Peter songea au fait qu’il n’avait pas effectué l’entretien des lignes depuis des années. Ils repérèrent heureusement les quatre coins après quelques recherches. Une clôture de barbelés enfoncée formait deux des lignes et de vieilles encoches sur des arbres marquaient les autres. À certains endroits, le fil métallique se trouvait dans la terre. 

Pendant qu’ils marchaient sur le boisé, Francis leur signala de nombreux points qui avaient échappé à l’attention des Pelly. Il fit observer que le dendroctone de l’épinette était lentement en train de tuer les épinettes dans certains secteurs des anciens champs. Francis utilisa un instrument appelé une sonde de Pressler pour montrer aux Pelly que la croissance de l’épinette avait diminué de façon marquée au cours des cinq dernières années.   

Il préleva ultérieurement à l’aide de la sonde des carottes d’échantillons de sapins baumiers qui poussaient çà et là dans le bas des pentes de la crête de feuillus. Ils purent apercevoir de la rouille commençant à se former près du centre de la quasi‑totalité des arbres. Les Pelly se sont rendu compte que l’aménagement d’un boisé va au‑delà de ce qui est visible à première vue.

La récolte de certains sapins et épinettes au moment opportun, expliqua Francis, maintiendrait la productivité du boisé, car une régénération naturelle s’établirait. L’éclaircissage des peuplements au fur et à mesure qu’ils prennent de l’âge accroîtrait la croissance et maximiserait le rendement. Les autres peuplements inéquiennes pourraient être aménagés au moyen de coupes de jardinage.

Une coupe de jardinage attentive laissera le tapis forestier intact

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un large sourire apparu sur le visage de Peter lorsqu’ils marchèrent à l’intérieur des peuplements de feuillus sur la crête près de l’arrière du boisé. C’était un endroit où il adorait toujours se rendre, en particulier l’automne lorsqu’il pouvait sentir le riche parfum de la terre au moment où les arbres se dépouillaient de leurs feuilles pour l’hiver. C’était un secteur qu’il aurait aimé laisser tranquille pour le moment. Ses arrière-petits-enfants éprouveraient peut‑être les mêmes sentiments lorsqu’ils y marcheraient. Ne serait‑ce pas là quelque chose de spécial!

Francis les amena à un peuplement de résineux à l’abri en se guidant au moyen d’une photographie aérienne. De grosses pruches et épinettes rouges s’y dressaient au‑dessus de bouquets de jeunes arbres. De minuscules semis formaient des tapis verts ici et là... Deux chouettes rayées – aussi grises que les pierres du cimetière – s’éloignèrent en planant parmi les arbres...

Francis leur expliqua qu’ils pourraient prélever certains des arbres à cet endroit afin de créer dans le couvert forestier des ouvertures qui permettraient à la lumière du soleil d’atteindre les semis. Pour éviter de perturber les chouettes qui nichaient de toute évidence à cet endroit, ils laisseraient des zones tampons d’une centaine de mètres autour des nids et réaliseraient les travaux forestiers vers la fin de l’été ou au début de l’automne.

De retour au camp, Francis fit remarquer qu’un plan d’aménagement peut être flexible si les propriétaires de boisés changent d’idée ou si d’autres circonstances surgissent. L’un des véritables avantages d’un plan, a‑t‑il expliqué, est le fait qu’il s’agit d’un document qui peut être montré aux entrepreneurs ou aux autres intéressés afin qu’on comprenne bien les activités envisagées.       

Le plan d’aménagement a été terminé deux mois plus tard. Il précisait les buts des Pelly et énumérait les objectifs nécessaires pour atteindre ces buts. Outre une photographie aérienne et une carte du boisé, le plan comportait des tableaux de description des peuplements et des recommandations. Il décrivait l’état des lignes de démarcation et précisait où un nouveau chemin devrait être construit. Il renfermait même vers la fin quelques pages où les Pelly pouvaient noter leur progrès au cours des dix prochaines années.

Lorsque le temps viendrait de revoir le plan cinq ou dix années plus tard, Ann‑Eve y contribuerait davantage. Pour le moment, Peter et Ellen savaient où commencer, car leurs buts et objectifs avaient été définis.

Ils savaient qu’il reviendrait aux générations futures de décider s’ils avaient bien accompli leur travail.

Les anciens chemins forestiers offrent des possibilités intéressantes pour les loisirs et les futures activités d’aménagement.

 

BIBLIOGRAPHIE -- Module 1A

BIBLIOGRAPHIE

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